La guerre dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), implique plusieurs acteurs endogènes et exogènes, dont ceux liés par des accords économiques et diplomatiques.
C’est notamment l’Ouganda, ce pays à l’Est du pays de Lumumba qui est accusé en tord ou en raison d’avoir une main noire d’un côté et une des solutions au problème sécuritaire et de développement de la RDC de l’autre.
Soutien de l’Ouganda au M23/RDF, un secret de polichinelle
Si on soupçonnait dès le départ que les Forces Démocratiques et Alliées (ADF), affiliées à l’État Islamique, proviendraient de l’Ouganda, actuellement contre toute attente, le pays de Museveni est cité comme un allié de taille du Rwanda au côté du Mouvement du 23 Mars (M23) et du RDF dans l’agression contre le Congo-kinshasa. Les experts des Nations Unies l’ont d’ailleurs démontré dans leur récent rapport sur la situation sécuritaire de la RDC, où on note que le M23 fait ses recrutements notamment en Ouganda.
» Même quand il y a des blessés au côté de ces rebelles du M23 lors des affrontements avec les FARDC, ils partent pour être soignés d’urgence en Ouganda « , s’etait ainsi exprimé un habitant du grand Nord-Kivu.
Des sources concordantes affirment que Museveni et son pays seraient en accord d’intérêts avec le Rwanda pour cette fin, en dépit de son refus cacatégorique se disant être loin de la navire. Face voilée, l’Ouganda joue à l’hypocrisie.
Après que ce rapport des experts de l’ONU était rendu public, la vice-première ministre, ministre des affaires étrangères de la RDC, madame Gracia Yamba avait interpellé le 19 juillet dernier, l’ambassadeur de l’Ouganda en RDC pour des explications sur ce prétendu soutien de sa patrie au pays agresseur. Des accusations balayées d’un revers de la main par Matata Twaha, qui disait « attendre la notification officielle de l’ONU pour réagir formellement et que la fuite de ce rapport avait pour but d’intoxiquer les relations entre les deux pays », selon nos confrères de Actu 7.
Kinshasa et Kampala, pourtant des amis ?
Pour résoudre la situation d’insécurité ayant embrasé sa partie Est, la RDC de Félix Tshisekedi avait signé un accord avec l’Ouganda afin d’opérer avec ses forces les UPDF au côté des Forces Armées de la RDC (FARDC) notamment contre les Forces Démocratiques et Alliées (ADF) en Ituri et au Nord-Kivu. Ce n’est pas tout, ce pays était aussi une composante des forces des États membres de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) pour combattre au côté de l’armée congolaise contre le M-23 soutenu par le Rwanda. Suite à leur inefficacité, les congolais étaient obligés de réclamer leur départ depuis début décembre 2023.
Outre cela, l’Ouganda a récemment signé un accord de coopération avec la RDC, sur la réhabilitation des routes dans le grand Nord-Kivu,…
Pourquoi ce silence coupable de Kinshasa face à un ami hypocrite ?
L’opinion publique reste en divergence sur la mesure que doivent prendre les autorités congolaises sur la gestion de coopération avec l’Ouganda, un ami en face et un traître, un ennemi dans l’ombre qui ne compte que plus sur des idées dévastatrices contre de la RDC.
Boniface Musavuli, spécialiste des questions sécuritaires dans la région de grands-lacs interrogé par les confrères de DW, pense que Kinshasa ne veut pas prendre l’Ouganda au sens d’un ennemi comme tel et rivaliser avec lui, en raison de sa puissance régionale actuelle et au regard des accords économiques qui lient ces deux nations.
En attendant, la population de l’Est de la RDC croupit dans la misère d’y a longtemps à la suite de la guerre lui imposée par des forces armées étrangères dont le Rwanda et l’Ouganda. Le dernier est celui sur qui l’amitié doit se faire avec beaucoup d’attention au regard de son double jeu simultanément.
Moïse Ulang’u